Ce minerai qui, dans les premiers temps, fut certainement lavé et concassé à la main, le fût, par  la suite, à l’aide d’un Bocard  (nous retrouvons, dans les archives, les plans et fabrication d’un bocard en 1705 à  Rainville).

La force de l’eau,  produite par une roue à aube alimentée par un bief creusé  et taluté par de la glaise sur des surfaces de plusieurs centaines de mètres, actionnait un ou  deux soufflets ainsi qu’un bocard ; ce système  de ventilation hydraulique permettait d’obtenir  un degré de combustion indispensable à la fusion de la fonte (entre 1100 et 1300 ° degrés).

La Forge était constituée  d’un Haut Fourneau, d’une  affinerie et d’une fenderie  car la fonte était tirée du Haut fourneau et affinée en fer à la forge puis travaillée pour être mise  à la vente dans la Fenderie. Cette nouvelle technique était arrivée de l’est de l’Europe et de Belgique d’ou son nom ‘le procédé WALLON’, c’était le procédé indirect.

Un procédé identique à nos petits fourneaux mais sur une plus grande échelle vit le jour avec la force hydraulique mais la manipulation était  la même, du bois, du charbon de bois,  du minerai lavé et concassé, de la chaux ou de la marne et puis une mise à feu.


Les vestiges du four de Rainville

A Longny,  fut d’abord créé le fourneau, puis  la forge  (avérés  tous deux en 1482), la fenderie ne venant que plus tard ; les établissements furent  géographiquement repartis en fonction de la force de la Jambée.

Une fenderie avait probablement été établie au moulin de Vaugelay pour ensuite être déplacée sur le site d’un  ancien moulin à Tan,  emplacement qu’elle occupe encore aujourd’hui, (ce moulin appelé autrefois le moulin de la Gastine  a été vendu en 1730 par la veuve LE BOULEUR à Pierre GAGNAT de st Andiol de la Couronne).

Au fur et a mesure des besoins,  était fait le choix de la transformation de fonctionnalité de certains moulins pour les adapter aux nécessités de la forge ainsi le  moulin à papier de Longny, attesté en 1657, devenu Forge en 1718.

Les seigneurs et Barons de Longny se rendirent compte très tôt de l’importance stratégique et économique de cette nouvelle industrie, formant dans la région les Baronnies Fossières (appelées plus tard Baronnies industrielles). L’intérêt  porté y était grand car l’on possédait,  sur place, la matière, la main d’œuvre et l’énergie.

Il existait également des assemblées de « Férons » qui se réunissaient régulièrement. Le plus ancien document qui mentionne la Corporation des Férons est une sentence de 1265 rendue par le "judex ferrariarum", juge des mines de fer. La tradition à laquelle l’auteur fait allusion  fait  remonter l’institution aux ducs de Normandie (Recueil des OLIM de M.BEUGNOT 1265 ).
Archives Association de Tannerre en Puissay
C’est le bon Roi Louis IX  (Saint Louis) qui,  partant pour sa dernière croisade, et constatant que
son royaume se dépeuplait du fleuron de la Noblesse a créé deux « Maîtrises », les Maîtres Verriers et les Maîtres de Forges. Ces patentes  généralement accompagnées du subjonctif ‘ « l’honorable » permettaient, dès lors, aux gentilshommes d’exercer ces métiers
sans déchoir. 

Nous ne connaissons  pas la date des premières fusions de la Forge de Longny.  La destruction des documents par l’incendie du château de Longny dans la nuit du 30 au 31 Mars 1682,  la grande inondation du 2 mai 1687, la guerre de cent ans,  les guerres de religions ainsi que l’incendie de l’église au XV° siècle,  ont fait que les archives se rapportant au Bourg de Longny ont été malheureusement détruites; nous avons orienté nos recherches  sur les archives de Chartres puisque,  jusqu'à la Révolution, Longny dépendait de l’Evêché Chartrain.

Le choix du château fort  de Longny comme  siège de l’occupation par les Anglais (1346/1449) lors de la guerre de cent ans a certainement été influencé par les établissements à Fer déjà bien organisés à l’époque et la destruction du château de Marchainville à la même époque  donna un immense essor  à Longny,  l’occupant  récupérant là  l’occasion d’y forger les armes et outils nécessaires aux Troupes Anglaises.( souvent l’histoire se répète) .



Le Moulin de Rainville 61290 Longny au Perche - Tél. 02 33 83 74 91 - courriel : le.moulin.rainville@orange.fr